23 novembre 2016

Du neuf avec du vieux

Bon, depuis le temps que je veux vous raconter les petits et grands changements qui se sont produits dans notre vie ces derniers mois, l'heure est enfin venue de le faire, en express, histoire d'éviter le billet-fleuve tout en vous "mettant à jour".

Alors, Hector est arrivé parmi nous le... Ah non, ça vous êtes déjà au courant, mon retard ne remonte pas si loin ! ^^Reprenons depuis le début de l'année alors.

Salariée en tant que chef de projet traduction depuis le début de ma vie professionnelle, j'ai décidé - après de nombreuses années à en avoir envie sans oser me lancer et poussée par "l'effet Élise" - de m'installer en tant que traductrice indépendante. Je dois reconnaître que, de retour au travail après 14 mois cumulés de congé maternité et 5 mois cumulés de congé parental, je ne me sentais pas tout à fait à l'aise dans mes Converse pour demander une rupture conventionnelle (car il était hors de question pour moi de partir sur une démission). Finalement, à force de négociation et de compromis, je l'ai obtenue ; j'ai quitté mon entreprise le 29 février (un jour doublement mémorable du coup !) et ai lancé mon activité libérale courant mars, le 18 précisément comme par hasard - ou pas. Grâce à un gros coup de chance dès le début (merci Delphine !), le démarrage s'est passé (se passe, peut-on sûrement encore dire) encore mieux que ce que j'espérais ! Me voilà donc dans le bain du libéral depuis quelques mois, à ma grande satisfaction, malgré l'URSSAF, le RSI, tout ça, tout ça ! ;-)

Autre changement de taille... Nous avons déménagé ! Pas à l'autre bout de la ville ni dans le bled d'à côté, non, dans notre région d'origine - en bord de mer qui plus est, loin de là où nous avons débuté notre vie d'adultes, notre vie de couple, notre vie de parents, mais près de nos familles respectives. Et je vous jure que ça change la vie !

  • Ne plus avoir à sacrifier un week-end pour voir les parents et pour que les grands-parents et petits-enfants passent du temps ensemble.
  • Ne plus avoir à faire les valises le jeudi soir et les défaire le dimanche soir.
  • Ne plus avoir à faire 2h de route le vendredi soir et 2h le dimanche soir.
  • Pouvoir prévoir des sorties, des activités, des rendez-vous le week-end.
  • Ne pas avoir à concentrer sur 5 jours toutes les tâches et obligations d'une semaine complète.
  • Pouvoir être dépannés au pied levé pour garder les enfants.
  • Pouvoir passer des moments en famille le temps d'un repas ou d'une après-midi.

Bref, même si notre Normandie d'adoption (15 ans pour Monsieur, 11 ans pour moi) nous manque par certains côtés, l'essentiel que nous étions venus chercher "chez nous" est au rendez-vous et nous aide à supporter la période de transition, qui bat toujours son plein.

En bref :

  • Nouveau boulot pour mon mari - toujours dans le même secteur, mais dans une autre boîte forcément et à un poste complètement nouveau pour lui.
  • Nouvelle crèche pour Hector, mais... :
    • Il n'a pu avoir une place que fin octobre (ce qui est déjà une chance énoooooooorme !).
    • Il n'a rien trouvé de mieux que de déclarer la varicelle au bout du 2e jour d'adaptation.
    • Pour couronner le tout, il a enchaîné avec une double otite le jour où il devait reprendre la crèche.
    Résultat : il n'a véritablement démarré que la semaine dernière, ce qui nous a donné de l'air à tous les deux, après six semaines collés aux basques l'un de l'autre !
  • Nouvelle école pour Gaspard - nouvelles écoles, devrais-je dire :
    • Il a démarré dans l'école du secteur (à 4 mn à pieds de chez nous - qui dit mieux ?!) quelques jours après notre emménagement, mais elle ne nous a pas plu (l'accueil, la fréquentation...).
    • Il y est resté 10 jours, avant que n'arrivent les vacances de la Toussaint.
    • Il a donc fait sa rentrée de novembre dans l'école privée près de chez nous (la troisième en deux mois - là encore, qui dit mieux ?!).
    • Et, en grand frère attentionné, il a voulu se montrer solidaire avec Hector en attrapant la varicelle précisément deux semaines après lui.
    Résultat : l'accueil s'est avéré incomparable avec l'autre école, la fréquentation nous correspond davantage et sa maîtresse au doux prénom se montre sur la même longueur d'ondes que nous. Qui dit mieux ?! ;-)

Bilan des courses : nous n'avons pas connu une semaine "normale" (vous savez, de celles qui chantonnent le refrain bien rodé et rassurant "métro-boulot-dodo"), sans déplacement, sans vacances des petits, sans enfant malade, depuis le mois de septembre !

Et au milieu de tout ça, moi qui suis la seule à avoir gardé mes repères quotidiens grâce à mon travail qui n'a rien vu de ce changement d'adresse (mon ordi, une ligne Internet et je peux bosser de n'importe où... de Vladivostok à Nouméa !), je jongle tant bien que mal avec toutes mes casquettes : épouse, mère, traductrice, garde-malade, amie à distance, femme d'intérieur, initiatrice d'un nouveau mode de vie domestique plus sain/écolo/responsable, bénévole pour Nos tout-petits et Souvenange, etc.
Alors, si je me plais à dire qu'une femme est la somme de toutes les femmes qu'il y a en elle, en ce moment, j'ai comme qui dirait l'impression que le portrait n'est pas complet et qu'il en manque au moins une pour que je retrouve un certain équilibre. Mais le temps (et la normalisation des semaines d'école/de crèche) devrait m'y aider !

Pronostics

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17 décembre 2014

Troisième, bordel !

Je savais que mon directeur brillerait à nouveau par son intelligence avant mon départ en congé maternité, prévu à la fin de la semaine. Cette fois encore, il ne m'a pas déçue !

Hier midi, à l'occasion du repas de fin d'année de l'entreprise, nous étions réunis au restaurant. Pour seul représentant du groupe auquel notre société appartient, un dirigeant qui ne connaissait pour ainsi dire quasiment personne de notre entité. Alors que je posais une question rapide à une collègue assise à une autre table, autour de laquelle siégeaient également ma chef, mon directeur et ce dirigeant, ce dernier a remarqué mon bidon quelque peu proéminent :-) Il s'est alors demandé, plus auprès de ses voisins de table que de moi, s'il s'agissait de mon premier enfant. Juste au moment où je rejoignais ma table, j'ai entendu mon directeur répondre, pour faire comme s'il était proche de ses employés et très au courant de leurs situations personnelles : "Deuxième". J'ai corrigé, pourtant à voix haute, "Troisième" mais je n'ai pas été entendue. J'ai toutefois été agréablement surprise d'entendre ma chef commencer à rectifier : "Deuxième grossesse mais...". Je n'ai pas entendu la suite, je n'ai pas voulu m'attarder alors que la conversation, bien que me concernant on-ne-peut-plus directement, ne m'impliquait pas. Je ne sais donc pas ce qu'elle a dit à propos de ma première grossesse ou d'Élise, mais je sais qu'elle a au moins nuancé la contre-vérité assénée par mon directeur.

Ça peut paraître anodin, on peut me reprocher de faire tout un plat de ce qui passerait aux yeux de beaucoup pour une simple anecdote, mais ça m'a vraiment affectée. Je sais qu'il est irrécupérable mais je ne peux me résoudre à ce que l'existence de ma fille soit bafouée à ce point.
Je lui en veux de ne rien comprendre, de ne rien vouloir comprendre.
Je lui en veux de ne pas reconnaître l'existence d'Élise.
Je lui en veux de ne pas me reconnaître en tant que mère d'Élise.
Je lui en veux de réussir - en un rien de temps, en un seul mot lâché négligemment - à me miner.
Je sais que cette colère et cette rancoeur sont négatives et viennent me polluer à un moment où je n'en ai vraiment pas besoin mais je n'arrive pas à "lâcher prise" par rapport à ça. C'est d'ailleurs pour cela que j'en parle sur le blog, même si ce billet peut paraître "inconsistant" : pour me libérer un minimum. Tout ce que j'écris, ici ou ailleurs, c'est toujours ça qui tourne un peu moins en boucle dans ma tête.

A-t-il besoin que je lui impose des photos de ma fille ? (Je reviendrai d'ailleurs sur ce sujet un jour prochain...)
A-t-il besoin que je lui raconte mon accouchement de deux bébés ?
A-t-il besoin que je lui montre le rapport d'autopsie ?
A-t-il besoin que je l'emmène sur sa tombe ?
De quoi a-t-il besoin, à part d'un cerveau et d'un coeur, pour comprendre qu'Élise a été et qu'elle existe ?!

Pourtant, il est l'une des personnes les mieux placées pour savoir, de façon très concrète, que Hector est mon troisième enfant : s'il était mon deuxième enfant, comme il se borne à le penser, mon congé maternité durerait 16 semaines et non 26, une différence pourtant conséquente quand il faut remplacer sa salariée absente !

colère

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06 novembre 2014

Perles

Après les perles du bac, les perles de mon directeur adoré !

Au détour d’une conversation pro (je vous épargne la proportion pro/perso sur seulement 3mn28 !), il me demande – pour la 3e fois en 6 semaines – si « je sais ce que c’est », rapport à l’alien que j’ai dans le bidon. Je lui réponds.
Il enchaîne « Et là vous avez déjà ? ».
« Vivant ? Un garçon ».
J’ai arrêté de me battre avec lui. De toutes façons, avant mon départ en congé mat’ dans 6 semaines, il m’aura reposé ces mêmes questions au moins 3 fois !

Lors de mon entretien individuel la semaine dernière, j’ai eu droit aux grandes phrases sur la vie qui nous change, nous fait grandir, etc.
« Surtout avec l’échec que vous avez connu ».
« Ma fille n’est pas un échec. »
« Oui, pardon, ce n’est pas ce que je voulais dire. »

Et aujourd’hui, au moment de signer mon rapport d’entretien : « Je suis désolé pour l’autre jour, il faut faire attention au poids des mots ».
En effet.
Ça ne l’a pas empêché pour autant, quelques phrases plus tard, alors qu’il me parlait de sa fille à la naissance, de me la décrire comme « toute petite et cadavérique ».
Tu veux qu’on fasse un concours de celui dont la fille ressemblait le plus à un cadavre ?!

(J'aurais bien rangé ce billet dans la catégorie "Y a des claques qui se perdent" mais je n'ai pas envie de trop polluer ce blog ! :-))

Posté par Tannabelle à 15:33 - - Commentaires [4] - Permalien [#]
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