Premier bilan
Loin d'être une amatrice d'alcool ou de vins, j'apprécie cependant un verre de Vendanges tardives avec le traditionnel foie gras de Noël ou un verre de Haut-Médoc avec le fromage.
En 2013, je n'avais pas pu en profiter, puisque j'allaitais Gaspard.
En 2014, je n'avais pas pu en profiter non plus, puisque j'étais enceinte de Hector.
En 2015, je n'ai toujours pas pu en profiter, puisque je suis "sous anti-dépresseurs" depuis maintenant deux mois.
Tout ça pour vous dire que, oui, je prends des anti-dépresseurs.
Et malgré tous mes efforts, qui vont au-delà de ce traitement médicamenteux, je ne vois pas de franche amélioration.
Je suis désormais régulièrement suivie par trois "psy" :
- La psychologue de la maternité qui me suit depuis le début. Confiance et apaisement sont les maîtres-mots de nos rares rencontres. Mais ces bienfaits ne sont que temporaires à chaque fois et ne parviennent pas à m'apporter la sérénité que je recherche. Malheureusement, j'ai dû annuler notre dernier rendez-vous à la dernière minute, programmé sur mon temps professionnel avec l'accord de ma chef, en raison d'une charge de travail trop importante et notre prochain entretien n'est prévu que fin février. J'aurais pourtant eu besoin d'une petite dose de réconfort dont elle a le secret...
- La psychologue du CMP de ma ville. Après notre premier entretien, j'ai failli ne pas donner suite, tellement elle m'avait semblé être dans le jugement et inapte à m'aider. J'ai quand même décidé de ne pas m'arrêter à cette première impression et bien m'en a pris car, même si je suis loin d'avoir beaucoup avancé, j'ai la sensation qu'elle souhaite vraiment m'apporter son aide en m'incitant à me poser les bonnes questions et en me poussant dans mes retranchements. Mais le prix à payer est parfois lourd, tant chacune de nos rencontres - bimensuelles en moyenne - me laisse le cœur en miettes pour plusieurs jours à chaque fois.
- La psychiatre que j'avais déjà rencontrée l'an dernier. Je ne crois pas qu'elle ait été très surprise de me revoir, même si elle s'est bien gardée de me le dire. Beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts depuis notre dernier entretien et pourtant, elle m'a retrouvée quasiment au même endroit sur la berge. Si j'ai accepté - et même décidé - de la revoir, c'est parce que je n'étais plus dans le même état d'esprit qu'en juin 2014 : encore plus mal dans ma tête mais sans doute aussi plus disponible et plus réceptive à toute forme d'aide. Nous nous voyons en moyenne toutes les quatre semaines et à chaque fois c'est son approche globale qui me "plaît". Elle s'intéresse à tout ce qui compose ma vie : mon moral, ma vie professionnelle, ma vie sociale, mes enfants, mon mari, mes projets.
La première fois que je l'ai revue il y a deux mois, elle m'a immédiatement prescrit un anti-dépresseur, presque à ma demande. Les premiers temps, à part des nausées et un assèchement de la bouche, je n'ai pas ressenti grand-chose. Par la suite, j'ai eu l'impression d'être coupée de mes émotions, d'être comme "neutralisée",ce qui n'était pas plus mal. Mais depuis quelques semaines, le moral est à nouveau descendu en flèche, sans raison apparente ou déclencheur particulier.
J'ai également commencé à consulter un ostéopathe mais, là encore pour cause de surcharge de travail, j'ai dû annuler notre dernier rendez-vous et ne sais pas encore quand je pourrai le revoir.
Le bilan de toutes ces pistes est donc pour l'instant plutôt mitigé. Après des débuts "prometteurs", tout a ralenti, stagné ou même reculé. Mais peut-être la période des fêtes de fin d'année n'est-elle pas le moment le plus opportun pour prendre du recul...
Par tous les moyens
Cela fait plusieurs semaines que ça ne va pas, dans ma tête et dans mon coeur. En ce moment, je n'y arrive pas. J'ai besoin d'aide mais je ne sais pas vraiment de quelle aide.
J'ai fait l'aller-retour entre jeudi soir, après le boulot, et vendredi matin, avant le boulot jusqu'à Lille, à 2h30 de chez moi, pour assister au groupe de parole mensuel de l'association Nos tout-petits, dont je suis adhérente et membre bénévole à distance. Mon dernier groupe de parole remontait à décembre dernier, c'est dire si j'avais un trop-plein de chagrin à y déverser ! Il m'est toujours difficile d'expliquer précisément ce que m'apporte cet espace d'expression libre ; je sais juste que je suis toujours impatiente d'y retourner, même (ou surtout) si je ne peux y aller qu'occasionnellement...
J'ai également repris rendez-vous avec "ma" psychologue, celle de la maternité où j'ai accouché, celle qui me suit depuis le début, pour début novembre, faute de place avant. Mais ça me semble tellement loin encore...
J'ai donc également contacté le centre médico-psychologique de ma ville. La secrétaire que j'ai eue au téléphone m'a d'abord informée que le délai de rendez-vous se comptait en mois... encore pire qu'avec "ma" psychologue. Mais, lui ayant quand même confirmé que je souhaitais être inscrite sur la liste d'attente, elle a pris mes coordonnées et noté, avec mon accord, la raison de ma demande. En la lui expliquant en quelques phrases, j'avais la gorge nouée et la voix tremblante. Elle m'a alors dit qu'elle allait essayer de me donner un rendez-vous en "urgence".
Je prévois de prendre rendez-vous chez l'ostéopathe chez qui nous avons emmené Gaspard il y a quelques jours pour ses troubles du sommeil. Non que nous ayons déjà constaté une amélioration de ce côté-là, mais il nous a inspiré confiance et je me dis que ça ne peut sans doute pas me faire de mal.
J'envisage de reprendre rendez-vous avec la psychiatre que j'avais vue l'an dernier.
J'ai même pensé à accepter un traitement anti-dépresseur, tellement j'ai besoin d'aller mieux...