Pour la première fois...
Crédit photo : notre lointaine, mais indéfectible amie Chrystelle
Mon mari, qui n'est pas encore au courant, sera peut-être dérangé par ce billet et s'il le souhaite, je le retirerai.
Bref, ce billet est très impulsif, il vient tout droit de mon coeur de maman qui souffre, qui crève de ne pas pouvoir serrer sa fille dans ses bras, de ne pas pouvoir lui parler, lui montrer le chemin que je croirais bon pour elle, lui donner les armes et les outils pour affronter ce monde, l'ouvrir à ses trésors et richesses intérieurs pour trouver sa place sur cette planète.
Le deuil périnatal, ce sont des bébés, des enfants, des êtres vivants, des êtres humains qui meurent et qui ouvrent derrière eux un océan de chagrin, un abîme de solitude et un enfer de culpabilité.
Le deuil périnatal, c'est la vie et la mort qui s'entremêlent, c'est le destin qui te violente à un point inimaginable, c'est la vie qui te met à terre en te faisant croire que tu ne te relèveras jamais.
Le deuil périnatal, c'est du concret : au choix, selon les circonstances, décider de tuer ton enfant ("pour son bien"...), accoucher de ton bébé déjà mort, le mettre au monde sans lui donner la vie, ne jamais l'habiller ou le changer ni même poser tes mains sur sa peau nue et sentir sa chaleur t'envahir le coeur, aller le voir à la morgue, lui choisir un cercueil au lieu d'un berceau.
Le deuil périnatal, c'est un vide au quotidien. Qui se remplit aléatoirement de mille choses. Mais remplissez-le de tout ce que vous voudrez, mettez-y les plus jolies choses, les plus belles surprises du destin, les plus grandes joies de la vie : le vide sera toujours là, quelque part, en-dessous.
Le vide. Le manque.
Élise manquera toujours pendant l'histoire du soir. Élise manquera toujours à table. Élise manquera toujours dans le planning chronométré du matin. Élise manquera toujours dans les larmes et les rires de notre famille. Élise manquera toujours dans nos projets.
Élise, c'est pas juste un bonus qu'on n'a pas eu, une promesse qui n'a pas été tenue. C'est une petite fille qui manque à nos vies. À chaque instant.
C'est sa journée !
Aujourd'hui, nous sommes sommes le 15 octobre et, comme chaque année, c'est la "Journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal". Un peu relou, comme nom officiel, non ?!
Pour faire court, comme je l'ai dit ce matin à mon mari, aujourd'hui, disons que c'est la "journée des bébés morts" ! C'est un peu plus parlant et un peu plus percutant, non ?!
Mais surtout, c'est la journée des bébés qui manquent à leurs parents.
Qui n'ont jamais vu le jour ou si peu.
Qui ne se sont jamais émerveillés devant la beauté du monde.
Qui n'ont jamais senti la chaleur de leur papa.
Qui n'ont jamais ri aux éclats.
Qui n'ont jamais soufflé leur première bougie.
Qui n'ont jamais goûté à la douceur de leur maman.
Qui n'ont jamais vécu ailleurs que dans la tête et le coeur de leurs parents.
"Le deuil d'un bébé, c'est le deuil de toute une vie."
Double accroche !
Lundi dernier, à l'occasion de la Journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal qui a lieu le 15 octobre de chaque année, La Voix du Nord - journal régional quotidien - a consacré 3 pages au deuil périnatal et en particulier à Souvenange, l'association dont je suis bénévole, qui me tient tant à coeur et dont je vous ai déjà parlé.
Cette année, l'association a décidé de mener une campagne de médiatisation et a pour l'occasion constitué un dossier de presse digne de ce nom, qui a été adressé à de nombreuses rédactions. Plusieurs articles plus ou moins longs, plus ou moins fournis ont ainsi été publiés à travers toute la France grâce à la mobilisation de nos près de 200 bénévoles ! Allez faire un tour par ici pour les découvrir ! :-)
Voici les articles de La Voix du Nord de cette année, en écho à celui de l'an dernier, qui bénéficient carrément d'une double accroche en une !
Dommage qu'ils aient choisi de réutiliser une photo de l'an dernier : j'ai perdu plus de 10 kg depuis ! ;-)
Quel bonheur de me voir définie, en troisième page, comme "la maman d'Élise" ! Un statut que l'on m'accorde trop rarement...
La Voix du Nord
À l'occasion de la Journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal, qui a lieu chaque année le 15 octobre, la Voix du Nord a lancé un appel à témoins auquel j'ai répondu et qui m'a valu d'être choisir pour témoigner dans leurs éditions boulonnaise et montreuilloise.
L'article est disponible en version numérique ici :
http://www.lavoixdunord.fr/240271/article/2017-10-14/elles-ont-perdu-leur-bebe-et-racontent-cette-terrible-epreuve
Et voici un scan de la version papier :
Trois en une
Mercredi soir, j'ai surtout été la maman d'Élise avec la marche blanche organisée à Rouen à l'occasion de la journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal.
Jeudi soir, j'ai surtout été la maman de Gaspard avec la réunion d'information à la crèche.
Et ce matin, j'ai surtout été la maman de Hector avec ma première séance de préparation à la naissance en piscine - la première pour cette grossesse (j'y reviendrai dans un prochain billet) mais pas la "première-tout-court".
À chacun son moment !...
Je suis maman de trois enfants (car oui, même si Hector n'est pas encore né, nous sommes déjà ses parents et il sera notre troisième enfant, quoi qu'il arrive) et je ne peux même pas être la maman des trois de la même façon. Élise ne sera plus jamais, ne pourra plus jamais être comme Gaspard ou comme Hector. J'espère juste que rien n'empêchera Hector d'être comme Gaspard...
Journée internationale du deuil périnatal
Aujourd'hui, nous sommes le 15 octobre. Comme tous les ans, c'est la journée internationale du deuil périnatal.
En 2012, je ne savais même pas ce qu'était le deuil périnatal ; je n'avais pas conscience qu'un bébé pouvait mourir avant sa naissance ou peu après. Alors de là à être au courant de l'existence d'une journée internationale consacrée à ce drame...
En 2013, je venais de tomber en plein dans ce cauchemar et de découvrir l'existence de cette journée. Pour plusieurs raisons, mon mari et moi n'avions rien fait de spécial ce jour-là.
Le matin, nous avions participé à un atelier sur l'allaitement maternel et le portage en écharpe organisé par des sages-femmes et infirmières, dans l'hôpital où nous sommes suivis. Le grand écart imposé par ce moment dédié à Gaspard et cette journée du deuil périnatal aurait été impossible à vivre davantage.
Je crois d'ailleurs qu'aucun évènement particulier n'était organisé autour de chez nous.
Et surtout, le décès d'Élise était bien trop proche chronologiquement pour que nous puissions trouver l'énergie qu'il faut pour participer à ce genre d'évènement.
Cette année, je participerai donc pour la première fois à une marche blanche en l'honneur et en la mémoire de nos bébés décédés.
Je marcherai pour ma fille, Élise...
et pour...
Adam
Alice
Anna
Aurore
Calie
Camille
Charly
Clément
Dany
David
Elise
Eloïne
Emma
Hugo
Jérémy
Jules
Laura
Lilou
Linaëlle
Loris
Maëlys
Marcel
Margaux
Maxine
Maxym
Méziane
Nathan
Noé
Ronan
Timothée
Victorine
... et toutes les étoiles qui illuminent votre ciel chaque soir !
Marche blanche
Mercredi prochain, nous serons le 15 octobre et, comme tous les ans, ce sera la journée internationale du deuil périnatal.
Un peu partout dans le monde, notamment en France, sont organisées des "marches blanches" en l'honneur des bébés décédés.
C'est le cas à Rouen. J'y participerai. Avec mon mari et Gaspard. Contre vents et marées.
J'ai fait poser cette affiche à plusieurs endroits de ma commune : dans deux boulangeries, dans une boucherie, dans une pharmacie et à l'école de musique.Je ne m'attends pas à ce qu'il y ait foule à cette marche mais si ne serait-ce qu'une personne remarque cette affiche et s'interroge sur ce qu'est le deuil périnatal, alors ce sera déjà une petite victoire.
15 octobre
Aujourd'hui, nous sommes le 15 octobre : c'est la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal.
Je ne peux que vous encourager à lire ces quelques lignes sur le site de l'association Petite Émilie.