03 octobre 2015

Par tous les moyens

Cela fait plusieurs semaines que ça ne va pas, dans ma tête et dans mon coeur. En ce moment, je n'y arrive pas. J'ai besoin d'aide mais je ne sais pas vraiment de quelle aide.

J'ai fait l'aller-retour entre jeudi soir, après le boulot, et vendredi matin, avant le boulot jusqu'à Lille, à 2h30 de chez moi, pour assister au groupe de parole mensuel de l'association Nos tout-petits, dont je suis adhérente et membre bénévole à distance. Mon dernier groupe de parole remontait à décembre dernier, c'est dire si j'avais un trop-plein de chagrin à y déverser ! Il m'est toujours difficile d'expliquer précisément ce que m'apporte cet espace d'expression libre ; je sais juste que je suis toujours impatiente d'y retourner, même (ou surtout) si je ne peux y aller qu'occasionnellement...

J'ai également repris rendez-vous avec "ma" psychologue, celle de la maternité où j'ai accouché, celle qui me suit depuis le début, pour début novembre, faute de place avant. Mais ça me semble tellement loin encore...

J'ai donc également contacté le centre médico-psychologique de ma ville. La secrétaire que j'ai eue au téléphone m'a d'abord informée que le délai de rendez-vous se comptait en mois... encore pire qu'avec "ma" psychologue. Mais, lui ayant quand même confirmé que je souhaitais être inscrite sur la liste d'attente, elle a pris mes coordonnées et noté, avec mon accord, la raison de ma demande. En la lui expliquant en quelques phrases, j'avais la gorge nouée et la voix tremblante. Elle m'a alors dit qu'elle allait essayer de me donner un rendez-vous en "urgence".

Je prévois de prendre rendez-vous chez l'ostéopathe chez qui nous avons emmené Gaspard il y a quelques jours pour ses troubles du sommeil. Non que nous ayons déjà constaté une amélioration de ce côté-là, mais il nous a inspiré confiance et je me dis que ça ne peut sans doute pas me faire de mal.

J'envisage de reprendre rendez-vous avec la psychiatre que j'avais vue l'an dernier.

J'ai même pensé à accepter un traitement anti-dépresseur, tellement j'ai besoin d'aller mieux...

Réflexion


29 avril 2014

29 avril

29 avril 2013.
Je me lance dans la blogosphère, pas bien certaine de la tournure que prendra cette aventure et de la longévité de mon inspiration.

29 avril 2014. Je participe à un groupe de paroles de l'association Nos tout-petits destiné aux parents de jumeaux esseulés...

Nos tout-petits

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14 mars 2014

Rien qu'à elle

Comme après chaque groupe de paroles, j'ai du mal à "redescendre". Ces deux heures passent trop vite, je voudrais parler encore et encore, écouter encore et encore. Parce que ces deux heures n'appartiennent qu'à Élise. Je n'ai pas honte - je n'ai plus honte - de le dire : je n'ai pas pensé à Gaspard pendant ces deux heures. Enfin, si. J'ai pensé à lui parce que j'ai parlé de lui par rapport à Élise et par rapport à mon cheminement, mais je n'ai pas pensé à lui à l'instant T, je ne me suis pas demandé ce qu'il faisait ou s'il avait bien mangé. D'ordinaire, c'est Gaspard qui me fait "oublier" Élise ou plutôt qui monopolise mon attention et mes pensées au détriment de sa sœur alors j'aime bien quand c'est l'inverse qui se produit.

Et puis il y a ces petites choses que je n'ai pas eu le temps ou l'occasion de dire et qui me trottent dans la tête parce que j'avais envie de les dire.

J'aurais voulu dire que nous avons récupéré de nouvelles photos d'Élise et que ça nous (a) fait beaucoup de bien. Des souvenirs en plus, tout simplement.

J'aurais voulu dire que cette après-midi j'ai déposé le double du livre d'Élise dans le coffre que nous avons loué exprès à la banque.

Et j'aurais voulu dire que, mardi soir, j'ai participé à mon premier concert depuis ma reprise de la musique et que j'ai été fière et heureuse de jouer pour ma fille, en son honneur, avec ma copine altiste qui est tellement à mon écoute, deux morceaux qui veulent dire beaucoup, par leur titre ou par leurs paroles : Lettre à Élise et Somewhere over the rainbow.

Arc-en-ciel

13 mars 2014

Aller mieux

e soir, au groupe de paroles, une maman disait qu'après le décès de son enfant, elle n'avait pas voulu de "bébé-pansement" : elle ne voulait pas faire un bébé pour aller mieux, elle voulait aller mieux pour faire un bébé. J'ai réagi à ce qu'elle disait, sans jugement, sans comparaison, juste parce que je comprenais ce qu'elle voulait dire, précisément parce que je n'ai pas eu ce choix-là. Le "bébé-pansement" est arrivé au moment où mon autre bébé est parti. Et c'est ça qui est compliqué.

Tout le monde dit qu'il faut du temps pour se reconstruire, que le chemin du deuil est long. Mais j'ai l'impression qu'avec notre cas particulier, le temps s'étire, le chemin est encore plus long, le deuil prend du retard. J'ai l'impression de "faire mon deuil" en pointillés, de ne vivre mon deuil que quand Gaspard n'a pas besoin de moi. J'ai l'impression que chaque étape prend plus de temps que ce qu'elle aurait pris si Élise avait été seule. En même temps, si Élise avait été seule, Gaspard n'aurait pas été là pour me tirer vers le haut. Il me freine tout en me faisant avancer. Un paradoxe de plus.

Réflexion

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13 février 2014

13

13.

C'est le mercredi 13 février 2013 que j'ai appris que j'étais enceinte. À l'époque, je ne savais pas encore qu'ils avaient "tenu" tous les deux. Cela fait un an aujourd'hui et - bizarrement - je me sens moins mal que ces derniers jours. Ça ne durera peut-être pas mais c'est toujours une journée "avec" de plus.

Le 13 mars prochain auront lieu trois "évènements" importants pour moi à des niveaux différents mais je ne pourrai pas participer à tous. Il me faut choisir l'un d'entre eux :

  • la marche contre l'endométriose à Paris, entre autres : c'est un évènement qui se déroule le même jour dans 35 capitales à travers le monde et dont le but est de médiatiser et faire reconnaître l'endométriose, cette maladie qui touche des millions de femmes à travers le monde. Vous en faites peut-être partie, parfois sans le savoir vous-même ; vous en connaissez certainement dans votre entourage personnel ou professionnel.
  • une des dernières répétitions avant une série de cinq concerts auxquels je dois participer en tant qu'altiste ;
  • un groupe de paroles de l'association Nos tout-petits à Lille, ce qui me donne l'occasion, à chaque fois que j'y participe, de passer quelques jours chez mes parents avec Gaspard.

Vous l'aurez compris : la reconnaissance de l'endométriose et la musique me tiennent à coeur mais rien n'égale la possibilité de me délester un peu de ma douleur, de mes questions, de mes craintes en parlant de ma fille. Alors le 13 mars, je ne serai ni parmi les "Endogirls" ni parmi les musiciens mais "avec" Élise.

 Première marche mondiale contre l'endométriose

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