23 juillet 2015

Évité(s) mais...

Ce soir, dans notre famille, deux drames ont été évités.

Le premier, qui est en fait le deuxième chronologiquement, concerne un doudou de Hector.
Il est tombé de la poussette sans que personne ne s'en soit aperçu.
Heureusement, un couple a croisé notre chemin au même moment.
Sinon, Dieu (qui n'existe pas, d'ailleurs, mais c'est une autre histoire) seul sait ce qu'il serait arrivé à ce doudou et comment Hector l'aurait vécu.
Moralité : toujours garder le doudou de Hector sous surveillance.

Le deuxième, qui est donc le premier chronologiquement, concerne Gaspard.
Il s'est retrouvé seul sur le pas de la porte d'entrée de la crèche, sur le trottoir donc, sans que personne ne s'en soit aperçu.
Heureusement, ses parents sont arrivés à la crèche au même moment.
Sinon, Dieu (qui n'existe toujours pas, d'ailleurs, mais c'est toujours une autre histoire) seul sait ce qu'il serait arrivé à Gaspard et comment ses parents l'auraient vécu.
Moralité : toujours garder Gaspard sous surveillance.

J'en parle avec un peu de distance à cette heure-ci mais tout à l'heure je n'en menais pas large... Et les puéricultrices qui ont failli dans leur surveillance doivent encore entendre résonner l'arrivée tonitruante de mon mari !

Plus de peur que de mal, au final, mais cela a ravivé des sentiments bien trop douloureux dont je n'avais vraiment pas besoin qu'ils remontent à la surface...

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18 octobre 2014

Trois en une

Mercredi soir, j'ai surtout été la maman d'Élise avec la marche blanche organisée à Rouen à l'occasion de la journée internationale de sensibilisation au deuil périnatal.
Jeudi soir, j'ai surtout été la maman de Gaspard avec la réunion d'information à la crèche.
Et ce matin, j'ai surtout été la maman de Hector avec ma première séance de préparation à la naissance en piscine - la première pour cette grossesse (j'y reviendrai dans un prochain billet) mais pas la "première-tout-court".

À chacun son moment !...

Je suis maman de trois enfants (car oui, même si Hector n'est pas encore né, nous sommes déjà ses parents et il sera notre troisième enfant, quoi qu'il arrive) et je ne peux même pas être la maman des trois de la même façon. Élise ne sera plus jamais, ne pourra plus jamais être comme Gaspard ou comme Hector. J'espère juste que rien n'empêchera Hector d'être comme Gaspard...

02 septembre 2014

Un jour comme les autres

Aujourd'hui, Gaspard a fait sa rentrée à la crèche. Bon, disons simplement qu'il a commencé la période d'adaptation qui durera deux semaines. Je ne suis pas spécialement inquiète. J'ai confiance dans la crèche et, pour être honnête, je suis impatiente de ne plus être qu'une maman. Bien sûr, je n'en mènerai sûrement pas large la première fois que Gaspard fera une journée complète à la crèche ou le jour de ma reprise mais le retour au travail, même pour quelques semaines, me fera le plus grand bien (toutes considérations sur mon patron mises à part, évidemment !).

Alors aujourd'hui, comme beaucoup de parents je suppose, j'ai pleuré.
Pas parce que Gaspard a fait sa rentrée à la crèche.
Parce qu'Élise n'a pas fait sa rentrée à la crèche. Parce qu'Élise ne fera jamais sa rentrée à la crèche, ni aucune autre rentrée.

 

Ce billet traîne depuis des semaines parmi les brouillons et aurait pu être complété encore longtemps avant d'être dévoilé. Mais je me suis dit qu'aujourd'hui, en tant qu'étape importante dans la vie de Gaspard, était le bon jour pour le publier.

Et après, on osera encore nous dire que "tout ça, c'est derrière nous"... Vous croyez que ça me, que ça nous (a) fait quoi, tout ça ?

  • Jouer uniquement avec Gaspard
  • Ne faire découvrir les joies de la piscine qu'à Gaspard
  • Choisir des vêtements uniquement pour Gaspard
  • Passer devant les rayons destinés aux petites filles sans pouvoir m'y arrêter
  • Tomber, dans le magasin où nous l'avons acheté, sur le body qu'Élise porte, là où elle est - le seul body qu'elle portera jamais
  • Entendre parler de notre deuxième enfant à venir
  • Faire ma première sortie "loisir" avec Gaspard uniquement
  • Dormir dans la chambre que l'un des grumeaux aurait occupée s'ils avaient été là tous les deux
  • Mettre à jour notre demande de place en crèche pour un enfant, et non plus deux
  • Ne réfléchir que par rapport aux grumeaux et par rapport à la grossesse quand j'entends parler d'évènements survenus en 2013 : "tout allait encore bien", "on savait déjà", "elle n'était plus là"
  • Enfiler à Gaspard sa première paire de Converse, celle qui figurait sur notre faire-part de grossesse, à côté des nôtres et surtout de celle destinée à Élise
  • Croiser une poussette double
  • Entendre parler d'une Élise
  • Accrocher le linge dans le jardin avec les épingles à linge que l'on avait utilisées pour notre faire-part de grossesse
  • Constater que la date de péremption de la barquette de margarine est le 24 mai
  • Enfiler le bonnet rayé à Gaspard, le même que porte Élise
  • Retaper le lit qui aurait dû être celui d'Élise
  • Aller sur la tombe d'Élise avec Gaspard dans les bras
  • Croiser une Élise
  • Imaginer conduire Gaspard à la mairie le jour de son mariage sans pouvoir imaginer mon mari en faire de même avec Élise
  • Regarder des parents rhabiller leurs jumeaux - fille et garçon, qui plus est - en attendant notre tour chez le pédiatre
  • Voir, dans un film, des roses blanches tomber sur le cercueil d'un enfant
  • Passer près de Pleucadeuc pendant nos vacances en Bretagne
  • ...

Cette liste est aussi décousue qu'incomplète. Elle aurait pu s'allonger indéfiniment car c'est tous les jours, dans tout ce que je fais avec/par rapport à/pour Gaspard, dans tout ce que Gaspard découvre, qu'Élise me manque.

Cette absurdité d'un jumeau sans sa jumelle, c'est comme un miroir sans reflet, c'est comme deux lignes parallèles mais dont l'une s'est arrêtée beaucoup plus tôt que l'autre, beaucoup trop tôt.

Je raisonne encore souvent avec des phrases du genre "C'est la première fois que (...) depuis que (...)" ou "La dernière fois que (...), c'était (...)", où les (...) font évidemment référence à la grossesse et au début de l'histoire des grumeaux. Mais il me faudra encore du temps avant d'arrêter avec tous ces "Nous aurions dû/devrions être", "Elle devrait être/aurait dû", "Ils auraient dû/devraient être". Ce qui est certain, c'est que ce n'est pas ce mois-ci, mois de leur premier anniversaire, que j'y arriverai.

Larme

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23 avril 2014

Bonne nouvelle, mais...

La semaine dernière, nous avons appris, au milieu des torrents de larmes qui ont coulé, une bonne nouvelle : notre demande de place en crèche pour Gaspard pour septembre a été acceptée. Notre patience aura fini par payer : notre première demande, lorsqu'il était encore question de mettre Élise et Gaspard à la crèche, remontait à mars 2013 !

La directrice, que je dois rencontrer début mai pour finaliser l'inscription, m'a fait la liste des documents à lui fournir lors de notre entretien, parmi lesquels un certificat d'aptitude à la vie en collectivité. N'ayant pas envie de perdre mon temps chez le pédiatre ou chez notre médecin traitant, j'ai pris RDV avec la médecin de la PMI, que j'ai rencontrée pour la première fois ce matin.

Évidemment, elle m'a demandé comment s'était passée la grossesse.
Évidemment, j'ai pleuré en lui expliquant en quelques phrases.
Évidemment.
Pas si évident que ça, apparemment, car mes larmes l'ont visiblement étonnée : "Ça fait quand même sept mois."

Je ne savais pas qu'on avait un certain délai pour pleurer son enfant.
Je ne savais pas qu'on n'avait que quelques semaines pour aller mieux.
La mère d'une amie et la tante de mon mari pleurent encore leurs tout-petits. Et pourtant ça fait quand même 25 ans pour l'une, 35 ans pour l'autre.
Excusez-moi de ne toujours pas être capable de raconter en souriant que j'ai tué ma fille.

Voilà ce que j'aurais voulu lui répondre. À la place, je me suis contentée d'essuyer mes larmes et de prendre les coordonnées d'une psychiatre qu'elle me recommande.

Larme

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22 mars 2014

Avec... puis sans...

Aujourd'hui était un jour plutôt "avec".
Séance de bébés-nageurs avec Gaspard.
Préparation des vacances à la veille du départ.
Soleil timide mais lumineux.

En écoutant la "playlist des grumeaux", j'avais même réussi à ne pas pleurer sur "Les petits pieds de Léa" et sur "Sois tranquille".

Et puis j'ai décidé de mettre en place notre nouveau système de rangement/classement des papiers.

C'est là que que je suis tombée sur la demande de places en crèche déposée le 26 mars 2013, il y a bientôt un an.

Je me souviens que j'avais rempli deux formulaires - un pour chaque grumeau.
Je me souviens qu'il fallait préciser le prénom et le sexe de l'enfant sur les formulaires.
Je me souviens que j'avais expliqué, plutôt amusée, qu'il s'agissait de jumeaux et que nous n'en connaissions ni les prénoms ni les sexes.
Je me souviens que j'avais alors précisé sur l'une et l'autre demandes : "jumeau 1" et "jumeau 2".

Un an plus tard, comme mon cœur est lourd...

Crèche

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21 juin 2013

On en fait quoi des grumeaux, une fois qu'ils sont là ?

Dans l'un de mes bouquins de future maman, le récapitulatif du deuxième mois de grossesse assène : "Vous avez déjà pensé au mode de garde."
Ah bah non. Pourquoi ? Il faut ? Déjà ? Maintenant ? Vous êtes sûrs ? Bon, d'accord, on va s'y intéresser.

Mode de garde

Quatre solutions

C'est ainsi que nous avons rempli un formulaire de demande d'inscription en crèche pour les grumeaux dès la fin mars, surtout par précaution puisque nous ne savions pas encore comment nous comptions nous organiser à leur arrivée : congé parental pour mon mari ou moi, crèche, assistante maternelle.

Sur le formulaire, il fallait déjà donner le nom et la date de naissance des enfants. Je comprends parfaitement qu'on puisse inscrire des enfants déjà là mais, dans notre cas ,"jumeau 1 pour octobre" et "jumeau 2 pour octobre" ont fait l'affaire !

Je me suis ensuite penchée plus précisément sur ces différentes solutions et, a priori, les chiffres parlent d'eux-mêmes (si les informations que j'ai trouvées sont justes et si mes estimations sont exactes).
Entre les différentes aides et le coût de chaque solution, l'assistante maternelle est la solution qui nous ferait perdre le moins d'argent (-10%), devant le congé parental de mon mari et la crèche (environ -20%) et mon propre congé parental, qui arrive bon dernier avec une perte nette de 33%, notre foyer étant un foyer "moderne" où la femme gagne plus que l'homme. :-)

Ça, c'est pour l'aspect trivialement économique mais d'autres critères entrent évidemment en ligne de compte :

  • la souplesse variable de la crèche et de l'assistante maternelle,
  • le côté "socialisation" de la crèche,
  • la liberté du congé parental,
  • le probable jeu de l'assistante maternelle russe (non, Mon Amour, au risque de te décevoir, je n'envisage pas - et toi non plus - de recruter une jolie slave juste pour ses yeux bleus et sa blondeur, je parle uniquement de la roulette russe version nounou !),
  • les congés imposés de l'assistante maternelle,
  • la faisabilité du congé parental.

Trois solutions

L'option "congé parental du papa" s'est finalement éliminée d'elle-même non par refus de mon homme (au contraire) mais tout simplement parce qu'avec le départ en retraite, d'ici la fin d'année prochaine, de deux de ses collègues dont il partage les missions, le moment serait mal choisi pour qu'il déserte sa boîte plusieurs mois.

Ne restaient donc plus que trois solutions en lice. Nous espérions une réponse positive de la crèche, pas forcément par préférence absolue mais pour nous garder, pendant toute notre réflexion, le luxe d'avoir le choix, d'autant plus que nous remplissions certains des critères considérés comme prioritaires :

  • nous habitons la commune où se trouvent les crèches que nous avons sollicitées,
  • nous travaillons tous les deux à temps complet,
  • nous souhaitons un accueil des grumeaux à temps complet,
  • il s'agit de jumeaux.

Deux solutions

Mais nous avons reçu il y a quelques jours une réponse négative des deux crèches, faute de place évidemment : tant pis !

Ne restent donc plus à ce jour que deux solutions : l'assistante maternelle et mon congé parental. Au départ pas franchement emballée par cette dernière possibilité (financièrement et psychologiquement - femme au foyer, c'est vraiment pas pour moi, j'ai l'occasion d'en faire l'expérience depuis 4 mois !), je m'interroge désormais sérieusement sur cette éventualité, compte tenu de la tournure qu'a prise la grossesse.

Bien sûr, il nous faudra encore patienter avant d'en savoir plus sur l'état attendu d'Élise à la naissance et pendant ses premiers mois de vie - si vie il y a - et donc pour savoir si elle aura besoin de soins particuliers, d'une présence permanente à ses côtés, d'allers-retours à l'hôpital, etc. Mais je sais d'ores et déjà que j'ai envie de passer du temps avec les grumeaux au-delà de mon congé maternité, pourquoi pas jusqu'à leur premier anniversaire dans un premier temps et plus si affinités :-)

Verdict dans quelques mois, quand on y verra plus clair à plusieurs niveaux !

Posté par Tannabelle à 15:10 - - Commentaires [5] - Permalien [#]
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