27 mars 2017

... et trois jours !

Ce soir, Gaspard a choisi un livre autrement plus réjouissant (enfin, pour être tout à fait honnête, je dois vous dire qu'il avait choisi - en première intention - Une chanson pour l'oiseau - en deuxième intention -  le livre qu'il avait lu hier soir avec son père : retoqué à chaque fois, pour différentes raisons facilement compréhensibles !) : Devine combien je t'aime.

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Avant de commencer à lire, je lui souffle : "Tu sais combien je t'aime ? Je t'aime jusqu'à la lune !"

Et lui de rajouter : "Et trois jours !"

Hum... Kamoulox ! ^^

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12 mars 2015

Merci

Suite à mon billet "baby blues" (même si c'est un peu plus que ça...), j'ai reçu beaucoup de réactions, que ce soit en commentaire ou en message privé, qu'il s'agisse de témoignages similaires ou de marques d'affection.

Je tâcherai de répondre à chacun d'entre vous, mais, comme je suis souvent "longue à la détente" (j'ai dans la boîte de réception liée au blog des messages datant de plusieurs semaines voire mois auxquels je ne désespère pas de répondre un jour !), cela risque de prendre un peu de temps.

En attendant, je voulais simplement vous remercier, tous et chacun.
Me livrer sur ce sujet si sensible m'a libérée. Tout n'est pas rentré dans l'ordre - loin de là - mais me sentir moins seule, me savoir soutenue, me découvrir comprise a été salvateur. Cela me conforte dans l'idée à laquelle je croyais déjà : parler est le début de la guérison.

Aujourd'hui, un peu plus d'un mois après l'arrivée d'Hector et une semaine après m'être ouvertement exprimée à ce sujet, je me sens moins mal ; je me sens mieux, même.
Je n'ai toujours pas réussi à lui dire "je t'aime". J'ai encore du mal à lui parler, de ce que je ressens précisément par rapport à lui ou comme on parle à son bébé. Je ne suis pas encore tout à fait naturelle ou à l'aise avec lui. Toutes mes pensées négatives ne m'ont pas quittée.
Mais il commence à trouver le chemin de mon cœur et je commence à m'attendrir devant lui. Petit à petit.
Il commence à me séduire et je commence à me laisser charmer. Petit à petit.
Nous commençons à échanger un peu plus que des gestes techniques. Nous commençons à dépasser le nécessaire pour atteindre autre chose, quelque chose de plus beau, de plus sincère, de plus naturel, de plus évident.

L'évidence se fait attendre mais elle est en train de poindre.

Réflexion

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05 mars 2015

Si c'était à refaire

Ce n'est pas ce billet - exception faite des trois courts billets publiés récemment - que j'aurais voulu publier en premier après la naissance de Hector. Mais il faut que je me libère de ce qui me torture en ce moment, pour pouvoir me consacrer, plus tard, avec la légèreté et la joie qu'il mérite, au récit de sa naissance.

 

Je ne sais pas ce qu'il adviendra de ce blog.
Je ne sais pas combien de temps encore j'aurai des choses à lui confier.
Je ne sais pas s'il deviendra un jour plus qu'un blog.
Je ne sais pas s'il passera, d'une façon ou d'une autre, à la postérité familiale.
Je ne sais pas si Gaspard et Hector le liront un jour. Le cas échéant, je ne sais pas ce qu'ils penseront de ce blog et de ce que j'y raconte. J'espère que la relation que je construirai avec chacun d'entre eux d'ici là saura modérer le ressentiment ou l'incompréhension qui pourraient les saisir à la lecture de certains billets.
Car je me suis promis l'honnêteté, quel que soit "mon lectorat".

Et l'honnêteté est douloureuse en ce moment.

La vérité, c'est que ce n'est pas Hector que je voulais bercer. Ce n'est pas Hector qui devait être le deuxième bébé à la maison. Peut-être qu'inconsciemment, je m'attendais à avoir Élise dans les bras alors la déception est rude. Ce n'est pas Hector qui me déçoit ; je me déçois moi-même parce que je me suis trompée, dupée moi-même - volontairement ou non, consciemment ou non.
D'ailleurs, l'ambiguïté entre le français et l'anglais sur ce point est troublante : on pourrait croire que "déception" se traduit par "deception", alors que ce terme signifie en réalité "tromperie". La déception et la tromperie ne sont donc pas si éloignées...

Je suis sur pilote automatique avec Hector. Certes, je l'allaite, je le porte, je le change, je le câline, mais tous mes gestes envers lui sont comme vides. Vides de sens, vides d'amour. Je ne ressens pas l'affection que j'ai immédiatement ressentie pour Élise et Gaspard, je n'éprouve pas cet élan d'amour envers lui. Je suis comme anesthésiée, mon coeur est sec alors que mes yeux sont si humides.

J'ai l'impression que c'était plus facile avec Gaspard alors même que nous étions en pleine tempête, emportés dans ce tourbillon d'émotions contradictoires et tellement intenses. Je pensais que le fait que Gaspard soit le jumeau de notre enfant décédée nous épargnerait un peu lorsque l'enfant d'après arriverait. Je répétais que Gaspard était la fois le bébé d'en même temps et le bébé d'après. C'est faux, je me trompais. Gaspard n'est que le bébé d'en même temps et Hector est pleinement le bébé d'après, avec tout ce que cela implique, même (surtout ?) si cet "après" entre Élise et lui a été court.

Je me souviens de ce billet, où je croyais que la présence de Hector parmi nous serait une évidence, malgré les hauts et les bas que je vivais pendant sa grossesse. Ce n'est pas le cas. Sa présence n'a rien d'une évidence, le lien que je dois construire avec lui n'a rien d'une évidence. J'ai l'impression que tout est à (re)bâtir, même les fondations qui étaient déjà présentes avec son frère et sa sœur.

Ce genre d'aveu n'est pas facile.
Pas facile à se faire à soi-même, d'abord.
Pas facile à faire au père de ses enfants, non plus. Alors que mon mari et moi avons pour habitude de communiquer, surtout depuis Élise, surtout lorsqu'il s'agit de nos enfants, il m'a fallu plusieurs jours pour oser lui en parler, au détour d'un simple "Je vais reprendre rendez-vous avec la psychologue."
Pas facile à faire aux autres.
Car ces mauvais sentiments, voire cette absence de sentiments, me culpabilisent, évidemment. Comment une mère peut-elle ressentir un tel vide face à son enfant qui vient de naître ? Quelle injustice pour ce petit bout qui ne demande qu'à être aimé et rassuré !
Sans parler de la culpabilité qui m'envahit quand je pense à ces parents que je connais et qui n'ont pas (encore ?) eu la chance de vivre une grossesse heureuse depuis le décès de leur(s) enfant(s).
Et sans parler de l'envie que j'éprouve envers ces autres parents qui ont semblé sincèrement n'être qu'heureux lorsque "l'enfant d'après" est arrivé dans leur vie.

Certains doivent sourire à demi-lèvres : ils nous l'avaient dit, ils ont essayé de nous prévenir, ils ont tenté de nous mettre en garde. Car, aussi honteux et douloureux que cela puisse être, j'en viens à avoir des regrets : nous n'aurions pas dû refaire un enfant si vite. Si vite après Gaspard, si vite après Élise.

Si c'était à refaire, je ne sais pas si je le referais.
Pire : si c'était à refaire, je crois que je ne le referais pas.

Réflexion

22 janvier 2014

41

Aujourd'hui, ça fait 41 ans que mes parents s'aiment.

Je n'ai qu'une seule chose à dire : WAOUH !

Ah non, en fait, j'en ai une deuxième : j'espère pouvoir dire la même chose de mon homme et moi... en 2046 !

41 ans

Posté par Tannabelle à 23:17 - - Commentaires [3] - Permalien [#]
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