Quatrième
2013 - Gaspard était parmi nous.
2014 - Hector était presque parmi nous.
2015 - Gaspard et Hector étaient parmi nous.
2016 - Gaspard et Hector sont parmi nous et nous espérons que dans un an, un autre petit bout sera (au moins presque) parmi nous. Non, non, ce n'est pas l'annonce de ma troisième grossesse, mais la confirmation que nous faisons de notre mieux pour concrétiser notre nouveau "projet bébé". ;-)
Et ce Noël 2016 est le quatrième Noël sans toi, Mon Amour...
Quatre fois qu'au lieu de placer un cadeau sous le sapin, nous allumerons une bougie.
Quatre fois que nous ne verrons pas tes yeux illuminés par la magie de Noël, puisque de toutes façons nous ne les avons jamais vus tout court.
Quatre fois que nous ne te verrons pas t'amuser avec tes frères ou ta cousine.
Quatre fois que ta place restera détestablement vide.
Quatre fois que je suis tiraillée entre l'envie de me terrer en attendant que Noël soit passé et l'idée que je n'en ai pas le droit, ne serait-ce que pour tes frères.
Et qu'on ne vienne pas me dire que tu es quand même avec nous en pensées. Ce n'est pas dans mes pensées, mais dans mes bras que je veux t'avoir !
Tu me manques mon bébé, tu me manques à en crever. Qu'on me donne une journée, une heure ou même une seconde pour te serrer à nouveau contre moi et je la ferai durer une éternité.
Conte de Noël
C'est un conte de Noël que j'ai découvert l'an dernier déjà. Depuis, il "tourne" régulièrement entre les parents endeuillés.
Je ne sais pas s'il m'aurait autant touchée il y a plusieurs mois de cela, je l'aurais peut-être trouvé "gnangnan". Toujours est-il qu'aujourd'hui il me parle et m'émeut. J'y lis l'espoir que mon Élise reçoive, au plus profond et au plus pur de son âme, tout l'amour que j'ai pour elle, particulièrement en ces moments censés être partagés en famille.
Comme souvent sur Internet, les pillages et autres emprunts sont nombreux et loin de moi l'idée de m'approprier ce qui ne m'appartient pas. J'espère simplement honorer le bon auteur de ce texte en citant Céline Claire.
C’est la nuit de Noël… Il est très tard… Si tard que seules quelques lumières oubliées clignotent encore dans la ville. Si tard que tous les yeux sont profondément fermés. Si tard que la ville est entièrement recouverte d’un fin manteau de givre glacé…
Dans le silence flottent neuf carillons qui tintinnabulent à chaque saut des rennes… Le Père Noël n’a pas fini son travail. Il est éreinté mais continue inlassablement à remplir les cheminées des maisons endormies…
Enfin le dernier paquet…
Le Père Noël est heureux pour ses rennes aussi : il les sent épuisés de tant de kilomètres parcourus, tirant un traîneau qui, au lieu de s’alléger, semblait de plus en plus lourd au fur et à mesure de la distribution. Le Père Noël ne comprend pas. Pourquoi tant de fatigue ? Et cette impression de labeur non fini ?
Le Père Noël attrape le dernier cadeau : vraisemblablement un cheval à bascule vu la forme et la grosseur du paquet.
Il le soulève avec peine et court le déposer au pied du sapin. Il remonte dans son traîneau, fait claquer sa langue, et les rennes se remettent péniblement en marche…
Pourquoi tant de mal ? Le traîneau est pourtant vide maintenant.
Comme animé d’un soupçon, le Père Noël se retourne… Et ce qu’il voit le remplit de stupeur : cachés au fond du traîneau, longtemps dissimulés sous le cheval à bascule, une multitude de petits sacs de velours bleu attendent sagement.
Qu’est-ce ?
Le Père Noël n’en croit pas ses yeux. Ce n’est pas lui qui a déposé tout cela… Il se rappelle chaque jouet fabriqué, chaque cadeau emballé, chaque désir d’enfant. Et quel enfant réclamerait un petit sac de velours ?
Le Père Noël ordonne aux rennes de s’arrêter, il descend du traîneau et saisit un de ces sacs.
Stupeur !
Il est gonflé à bloc et lourd comme du plomb ! Le Père Noël le regarde longuement, le tourne et le retourne sans oser l’ouvrir. Il réfléchit, retrace le fil de sa tournée, persuadé que ces cadeaux n’étaient pas là quand il a embarqué.
C’est alors qu’il se rappelle…
Lors de sa tournée, il a vu sortir de quelques-une des maisons un papa ou une maman et s’approcher discrètement du traîneau. Il n’a guère fait attention : le Père Noël se soucie plus des enfants que des adultes… mais il se pourrait fort bien que ces parents aient glissé un petit paquet dans le traîneau…
Cherchant la clé de ce mystère, tournant et retournant le petit sac, il découvre, brodé sur le ruban qui le ferme, un prénom d’enfant…
Chaque sachet serait donc destiné à un petit ?
Une douceur infinie traverse le regard usé du Père Noël…
Il a compris.
Alors il remonte dans son traîneau, fait claquer sa langue, se cambre sous l’allure des rennes repartis au triple galop et les guide à travers la ville et le froid.
Ils montent, dépassent les lumières, glissent sur les nuages pour un pays que tous imaginent sans jamais le connaître.
Une multitude d’enfants impatients l’attendent en file indienne.
Ils ont interrompu leurs jeux à l’écoute des carillons et se tortillent d’aise à l’envie d’avoir leur cadeau…
Ils n’attendent pas de jouets, de poupées ou de camions… Ils attendent un simple petit sac de velours bleu. Des étoiles brillent déjà dans leurs yeux et les regards filent du côté du traîneau.
Le Père Noël prend un des sacs si lourds entre ses mains, soulève le ruban qui le ferme et lit le prénom brodé.
Aussitôt, le visage d’un petit garçon en habit de prince s’éclaire. Il s’avance timidement et tend ses mains. Le sac qui semblait de plomb se fait plume ! L’enfant sourit, défait d’un geste le ruban et surgissent alors une multitude de bisous, chatouilles, câlins et caresses qui retombent comme une pluie de bonheur sur les cheveux, les mains, les joues du garçonnet qui éclate de rire sous cette tendresse attendue.
Autour de lui, comme un écho à sa joie, d’autres sacs se distribuent, d’autres rubans se défont, d’autres rires retentissent…
Le pays imaginaire n’est plus qu’un immense éclat joyeux qui carillonne plus fort encore que les clochettes des rennes…
Car une maman restera toujours une machine à faire les bisous, un papa restera toujours une machine à faire les câlins et l’amour trouvera toujours un messager pour arriver à son destinataire.
"Joyeux Noël et bonne année !"
"Joyeux Noël !" - "Bonne année !"... Quatre mots, deux vœux que j'appréhendais... Les fêtes ont été compliquées, mon cœur était lourd, les larmes ont coulé et, même si j'ai été heureuse de les passer avec les personnes qui comptent le plus pour moi, je suis soulagée qu'elles soient maintenant derrière nous.
Pour 2013, nous espérions devenir parents. Nous le sommes... à quel prix ! Alors pour 2014, je ne nous souhaite rien. Rien d'autre que de trouver la force de donner à Gaspard la chance de s'épanouir. Rien d'autre que de perpétuer, inlassablement, la chimérique existence d'Élise. Rien d'autre que de continuer à être les parents "à part" que nous sommes devenus, puisque mon vœu le plus cher ne sera jamais exaucé.
Aujourd'hui, pour fêter la nouvelle année, la newsletter d'Etam m'a proposé de "revivre tous les moments forts de 2013". Si ça ne les ennuie pas, je vais passer mon tour.
Aujourd'hui, quelqu'un de notre famille qui connaît notre histoire nous a souhaité une année 2014 "aussi bonne que 2013". C'était un de ces sms standard envoyés à tout le monde pour faire court, efficace et impersonnel. Dans la plupart des cas, ça passe. Dans la plupart des cas...
Le premier
Le premier Noël depuis que vous êtes arrivés sur terre.
Le premier Noël de Gaspard et Élise.
Le premier Noël avec Gaspard.
Le premier Noël sans Élise.
Un jour qui cristallise mon bonheur autant que ma détresse.
Je t'aime Gaspard.
Je t'aime Élise.