Élise, évidemment !
À l'occasion d'un récent échange avec d'autres parents endeuillés où il était question du sens que le décès de nos bébés pouvait avoir, j'ai été frappée d'une évidence, liée de plus ou moins près à une expérience que j'ai vécue il y a un peu moins d'un an.
À l'aube du passage à l'an 2017, j'ai en effet rencontré une medium recommandée par une amie. J'y suis allée en toute innocence, sans a priori dans un sens ni dans l'autre. De cette rencontre, j'ai surtout retenu une chose que cette medium m'a dite et qui m'a apaisée.
Elle a en effet émis l'hypothèse que le destin de Gaspard, pour venir au monde, était d'être un jumeau et que la mission d'Élise était d'être jumelle pour permettre à son frère d'être parmi nous et que sa mission à elle s'arrêtait là. Chacun pensera ce qu'il veut de cette interprétation, mais toujours est-il que c'est un peu comme si c'était cette réponse qui me convenait et que j'attendais de trouver. Je n'en demande pas plus.
Ainsi, lors du dernier groupe de parole de l'association Nos tout-petits, auquel je me rends régulièrement même si je vais nettement mieux, j'ai réalisé quelque chose :
Comme j'en ai déjà parlé ici, le prénom Gaspard, choisi bien avant la naissance et même avant que nous ne connaissions les sexes des grumeaux, est celui du roi mage qui porte l'encens, qui symbolise le lien entre la terre et le ciel.
Mais ce que j'ai réalisé ce soir-là, c'est qu'Élise devait passer dans notre vie.
En effet, si les grumeaux avaient été deux garçons, il n'y aurait pas eu de Gaspard, puisqu'ils se seraient appelés Paul et Marceau. Alors que si les grumeaux avaient été deux filles, il y aurait eu une Élise aux côtés d'une Agathe. Cela rejoint la petite graine que la medium a plantée dans mon coeur : Élise devait être l'une de nos jumelles, c'était écrit !
Un de plus
Ce matin, après l'inscription en mairie il y a quelques semaines, je suis allée inscrire Gaspard à l'école directement.
Rencontre avec la directrice tout ce qu'il y a de plus classique : "Bonjour-Madame-Bonjour-Gaspard-Tu-es-content-d-aller-à-l-école-?" et blablabla.
Arrive ensuite la question fatidique :
- Il a des frères et sœurs ?
- Une sœur jumelle décédée et un petit frère.
Et elle de noter, sous mes yeux, sur sa fiche d'inscription – seulement, uniquement, exclusivement : "Un petit frère".
Mais p*****, je viens de te dire qu'il avait AUSSI une sœur ! Jumelle, qui plus est. Décédée, certes. Mais une sœur quand même.
Et si je t'en parle - devant lui a fortiori – tu aurais peut-être pu comprendre :
- que sa sœur existe pour nous,
- que sa sœur existe pour lui,
- que ce n'est pas un tabou pour nous,
- que ce n'est pas un tabou pour lui,
- que c'est important pour nous qu'elle soit reconnue.
Mais non, on est dans le "bête et discipliné", dans l'administratif, dans le "ça rentre pas dans les cases" alors on élude et on fait semblant de rien. C'est plus simple pour tout le monde. Pour tout le monde sauf pour nous.
Et un petit tour de couteau supplémentaire dans la plaie béante de mon cœur...