Malgré mon souhait, toute raison gardée, de voir Hector naître en 2014, il est désormais certain qu'il naîtra en 2015 puisque nous avons changé d'année il y a quelques jours et qu'il est toujours au chaud dans mon ventre ! J'y ai pourtant presque cru dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 décembre !...

Pendant la fermeture de la crèche pour les fêtes, mon bidon de 7,5 mois et moi devions garder Gaspard seuls trois jours d'affilée, mon mari travaillant les 29, 30 et 31 décembre. Pour ne pas prendre de risques, la fatigue commençant à se faire sentir, nous avions décidé que nous passerions le week-end précédent chez mes parents, à deux petites heures de route de chez nous, et que mon mari rentrerait seul le dimanche pour reprendre le travail le lundi matin pendant que je resterais chez mes parents jusqu'au 31 décembre après-midi pour qu'ils me soulagent un peu avec Gaspard.
L'avantage, c'est que cette solution nous a permis de passer du temps "près" d'Élise autour de Noël.
Le dimanche soir, mon mari est donc rentré seul en Normandie. J'en ai profité pour passer un peu de temps sur le blog en fin de soirée, justement pour parler de lui ! Au moment où je publiais le billet en question, Gaspard s'est réveillé en pleurs et a mis du temps à se calmer, à tel point que j'ai fini par le prendre avec moi dans le lit pour lui faire un gros câlin. À 2h30, Gaspard ne s'était toujours pas rendormi et je n'avais donc toujours pas commencé ma nuit. En revanche, j'avais remarqué depuis un petit moment l'apparition de contractions très fréquentes : toutes les cinq minutes, voire toutes les deux minutes. J'ai alors fait coup double en profitant du câlin avec Gaspard pour surveiller en toute tranquillité l'évolution de ces contractions.
Une demi-heure plus tard, le rythme était toujours aussi soutenu : un peu handicapée à la fois par les contractions et les 10 kg de Gaspard à extirper du lit, j'ai téléphoné à voix basse à ma mère, qui dormait à l'autre bout de la maison mais à proximité de son portable, pour ne pas réveiller mon père, ni mon oncle et ma tante en visite jusqu'au lendemain, afin qu'elle vienne m'aider. J'ai ensuite téléphoné aux urgences maternité de l'hôpital rouennais où je suis suivie, bien que me trouvant à plus de 150 km de là, pour obtenir leur avis. On m'a alors recommandé de me rendre à la maternité la plus proche si les contractions gardaient le même rythme dans l'heure suivante, ce qui n'a pas manqué de se vérifier.
Moi-même étonnée par mon calme (je ne parle pas de sérénité : bien qu'entourée de mes parents, j'étais tout de même loin de mon mari, loin de l'hôpital qui connaissait mon histoire, sans mon dossier médical - que j'avais pourtant hésité à emporter - et surtout j'étais impatiente d'être rassurée sur l'état de Hector), je me suis alors préparée. J'ai choisi des vêtements confortables ; j'ai passé un coup de brosse dans mes cheveux ; j'ai enfilé des chaussettes avec des étoiles et remis le bracelet étoilé offert par mon mari que j'enlève pour dormir afin qu'Élise soit avec moi, "au cas où" ; j'ai glané sur Internet quelques éléments sur la maternité dans laquelle je m'apprêtais à me rendre (j'ai été rassurée de voir qu'il s'agissait d'un établissement de niveau 2 - de toutes façons, la maternité de niveau 3 la plus proche était à une heure de route) ; j'ai passé en revue mes "particularités médicales" à signaler à l'équipe que j'allais rencontrer pour la première fois (la précédente grossesse, mon rhésus négatif, mon allergie à la pénicilline).
Vers 4h du matin, après avoir réussi à recoucher Gaspard, ma mère et moi avons donc pris la route pour la maternité du coin, située à quinze minutes de la maison - l'occasion pour nous de traverser les champs endormis mais animés par le ballet silencieux des biches et autres lapins. J'étais toujours calme, pas du tout paniquée, mais je n'arrêtais pas de parler ! ^^
Arrivée sur place, j'ai eu droit au trio gagnant analyse d'urine-examen gynécologique-monitoring, dont le bilan s'est montré rassurant : les contractions, certes rapprochées, n'étaient accompagnées d'aucun autre signe d'accouchement imminent ou d'urgence, le col étant encore fermé et tonique et le rythme cardiaque de Hector étant tout à fait normal. À la fin du monitoring, la sage-femme qui s'est occupée de moi m'a proposé des cachets pour stopper les contractions, ce que j'ai refusé d'une part parce que je préférais que tout se fasse le plus naturellement possible, d'autre part parce qu'elles restaient largement supportables. À vrai dire, dès le début du monitoring, j'avais même tendance à somnoler, sans doute rassurée par ces bonnes nouvelles et par le sentiment d'être entre de bonnes mains.
Nous sommes finalement rentrées à la maison peu avant 6h du matin, avec une nuit blanche et quelques émotions dans les pattes ! Dans la journée du lundi, j'ai particulièrement apprécié la présence de mes parents, qui m'ont laissée dormir jusqu'à 11h45 et m'ont même laissée faire une sieste de près de 3h l'après-midi, ce qui m'aurait été impossible seule chez moi avec Gaspard ! ;-)
Au final, ce n'était donc qu'une fausse alerte mais cela veut quand même dire que mon corps commence à se préparer, ce qu'il continue d'ailleurs de faire depuis 48h où les contractions sont de plus en plus nombreuses !
Mais avec tout ça, Hector naîtra début 2015, ce qui ne nous arrange ni pour les impôts (pour 2014, nous allons perdre la demi-part à laquelle nous avons eu droit avec Élise pour 2013 sans gagner encore la demi-part de Hector) ni pour sa future rentrée scolaire (qui interviendra alors qu'il aura 3,5 ans bien tassés). Évidemment, je plaisante ! Tout cela m'importe si peu, du moment qu'il vient au monde vivant et en pas trop mauvaise santé !