Il y a un an, j'avais deux grumeaux dans le ventre.
Aujourd'hui, j'ai un haricot dans le ventre.
Un sentiment bizarre m'étreint quand je pense au lien entre ces deux évènements.
Si Élise avait été là aussi, nous n'aurions pas eu de nouveau désir d'enfant si rapidement, histoire de "nous remettre" de l'arrivée des grumeaux.
C'est parce qu'Élise n'est pas là que nous avons voulu un autre enfant si tôt.
Élise à la place du haricot... Le haricot à la place d'Élise...
Est-ce que chacun est vraiment à sa place ? Est-ce que chacun a vraiment sa place ?
Je me souviens d'une réflexion que je me suis faite et qui m'a serré le cœur, dans la salle d'attente de mon premier rendez-vous pour cette nouvelle grossesse : "Je ne devrais pas être là."
Je n'aurais pas dû être de nouveau enceinte ; j'aurais dû être comblée par mes grumeaux et temporairement immunisée contre l'envie d'un autre enfant.
C'est étrange de se dire ça.
Pourtant je suis heureuse que le haricot soit là, je l'aime déjà et sa présence sera une évidence dans moins de cinq mois.
Mais c'est perturbant de se dire qu'il est là parce qu'elle n'est pas là. Je m'efforce d'agir et de penser comme si notre vie n'avait pas changé de trajectoire mais il est des évidences qu'on ne peut nier : même si nous voulions et voulons toujours quatre enfants (vivants...), force est de constater que, si Élise avait été là, notre troisième enfant n'aurait pas été ce haricot...
Cette façon de voir les choses est discutable, je le sais. Car je sais qu'il en existe une autre : celle du "battement d'ailes de papillon". Tout est lié, paraît-il. Il nous appartient de réajuster notre vision des choses en fonction de cette réalité.