29 avril
29 avril 2013.
Je me lance dans la blogosphère, pas bien certaine de la tournure que prendra cette aventure et de la longévité de mon inspiration.
29 avril 2014. Je participe à un groupe de paroles de l'association Nos tout-petits destiné aux parents de jumeaux esseulés...
1 an !
Demain, le blog a un an. Quand j'ai commencé ce blog, je ne savais pas où il allait me mener ; finalement, c'est la vie qui m'a donné de quoi l'alimenter si régulièrement. Sincèrement, heureusement qu'il était là (et qu'il est toujours là). Si je ne l'avais pas déjà entamé lorsque la grossesse a basculé, je ne sais pas si j'aurais eu le réflexe d'écrire sur mon cheminement mais je suis heureuse qu'il m'ait permis de faire sortir tout ce que j'avais en moi dès la découverte des problèmes d'Élise.
En tant que traductrice qui a probablement raté sa vocation de statisticienne, je me suis amusée à faire un bilan chiffré de cette première année !
Sur les billets
En un an, j'ai publié 254 billets et j'ai, à ce jour, encore 51 brouillons dans les tiroirs.
C'est le mardi que j'ai été la plus bavarde :
C'est en juin 2013 que j'ai publié le plus de messages :
J'aurais aimé que la catégorie "Petites joies et grands bonheurs" soit la plus remplie mais c'est la catégorie "États d'âme" qui remporte cette première place :
J'ai publié 254 billets en 15 mois (artificiels car les billets publiés avant le 29 avril 2013 l'ont été rétroactivement mais peu importe), soit une moyenne de 16,9 billets par mois et de 0,5 billet par jour (soit un billet tous les 2 jours).
Sur les commentaires
323 commentaires ont été reçus et publiés. Aucun n'a été censuré.
Sur les 254 billets publiés, 140 ont été commentés, 114 ne l'ont pas été. 26 billets de la catégorie "États d'âme" ont été commentés...
... mais c'est la catégorie "Petites joies et grands bonheurs" qui a le plus fait réagir :
C'est le 13 mai (le jour où j'ai diffusé l'adresse du blog pour la première fois, comme par hasard !) que le record de commentaires a été enregistré : 12 commentaires.
Malheureusement, ce sont les billets "Onzième échographie" et "Quand la grossesse prend le mauvais chemin" qui ont le plus fait réagir, avec respectivement 13 et 8 commentaires.
Ce sont mes amis qui ont le plus commenté :
J'ai reçu 323 commentaires en 15 mois, soit une moyenne de 21,5 commentaires par mois et de 0,73 commentaire par jour (soit un commentaire 3 jours sur 4).
Sur les mots-clés
J'ai utilisé 499 mots-clés uniques. Parmi eux, 312 n'ont été utilisés qu'une fois.
Le top 5 des mots-clés les plus utilisés se décline ainsi :
Sur les visiteurs
J'ai 12 abonnés au blog, parmi lesquels des amis, de la famille et même des inconnus.
Pour vous abonner et ainsi recevoir un mail à chaque nouveau billet sans avoir besoin de guetter le blog, c'est ici.
Totaux
En un an, le blog a compté 11485 visiteurs uniques et 13294 visiteurs récurrents, soit un total de 24779 visiteurs pour un total de 54351 pages vues.
Records
C'est le 23 avril que les visiteurs ont été les plus nombreux à revenir : 119.
C'est le 24 janvier que le blog a attiré le plus de nouveaux visiteurs : 152.
C'est le 22 janvier que le cumul des nouveaux visiteurs et des visiteurs déjà connus a été le plus élevé : 207.
C'est le 24 janvier également que le record de pages vues a été atteint : 640.
Sur la géographie
En un an, les grumeaux ont visité tous les pays en vert sur la carte ci-dessous ! Qui peut en dire autant ?! :-)
On refait le point dans un an ?! :-)
29 ans
En 1985, un jour comme aujourd'hui, je pointais le bout de mon nez - à l'heure du goûter, ce qui explique bien des choses d'ailleurs.
En 1999, un jour comme aujourd'hui, mon grand-père que j'aimais tant ne trouvait rien de mieux à faire que de s'éteindre. 15 ans. Déjà.
En 2013, un jour comme aujourd'hui, j'avais le ventre alourdi par l'amour, l'espoir et la promesse d'un bel avenir ; j'avais le coeur impatient de vieillir d'un an.
En 2014, aujourd'hui, je penserai à mon grand-père et j'irai sur la tombe de ma fille.
Joyeux anniversaire !
IMG, le bébé d'après
Émission "Les maternelles" diffusée sur France 5 et consacrée au bébé qui arrive après une IMG
Date : 10 avril 2014
Durée : 35 mn
Je n'ai pas encore trouvé le courage de regarder cette émission. J'ai essayé pourtant mais j'ai arrêté au bout de quelques minutes à peine.
D'ailleurs, je ne sais même pas si je suis vraiment concernée : même s'il est surtout "le bébé d'en même temps", Gaspard n'est-il pas aussi le bébé d'après ?
Bonne nouvelle, mais...
La semaine dernière, nous avons appris, au milieu des torrents de larmes qui ont coulé, une bonne nouvelle : notre demande de place en crèche pour Gaspard pour septembre a été acceptée. Notre patience aura fini par payer : notre première demande, lorsqu'il était encore question de mettre Élise et Gaspard à la crèche, remontait à mars 2013 !
La directrice, que je dois rencontrer début mai pour finaliser l'inscription, m'a fait la liste des documents à lui fournir lors de notre entretien, parmi lesquels un certificat d'aptitude à la vie en collectivité. N'ayant pas envie de perdre mon temps chez le pédiatre ou chez notre médecin traitant, j'ai pris RDV avec la médecin de la PMI, que j'ai rencontrée pour la première fois ce matin.
Évidemment, elle m'a demandé comment s'était passée la grossesse.
Évidemment, j'ai pleuré en lui expliquant en quelques phrases.
Évidemment.
Pas si évident que ça, apparemment, car mes larmes l'ont visiblement étonnée : "Ça fait quand même sept mois."
Je ne savais pas qu'on avait un certain délai pour pleurer son enfant.
Je ne savais pas qu'on n'avait que quelques semaines pour aller mieux.
La mère d'une amie et la tante de mon mari pleurent encore leurs tout-petits. Et pourtant ça fait quand même 25 ans pour l'une, 35 ans pour l'autre.
Excusez-moi de ne toujours pas être capable de raconter en souriant que j'ai tué ma fille.
Voilà ce que j'aurais voulu lui répondre. À la place, je me suis contentée d'essuyer mes larmes et de prendre les coordonnées d'une psychiatre qu'elle me recommande.
Jumeaux esseulés
Chaque jour, l'émission Les maternelles sur France 5 répond à une question d'une "maternaute" par la voix d'un de leurs spécialistes.
Hier, c'est à ma question, posée via leur page Facebook, qu'ils ont répondu par la voix du pédopsychiatre Michaël Larrar.
Je suis d'accord avec la majeure partie de sa réponse mais, comme on dit, "plus facile à dire qu'à faire".
En revanche, je ne suis pas certaine qu'il ait déjà été confronté réellement à ce genre d'histoires car il est certain que nous n'attendrons pas que Gaspard ait cinq ou six ans pour lui parler d'Élise car cela impliquerait de ne pas parler d'elle devant lui, d'enlever les photos et toutes les traces d'elle chez nous, de nous cacher quand nous allons la voir au cimetière : ce serait tout simplement impossible pour nous !
Ronan
Aujourd'hui, cela fait sept mois qu'Élise est morte.
Ça ne fait pas si longtemps que j'arrive à l'écrire - et même à le dire, parfois : Élise est morte.
Avant, je ne disais pas qu'elle était morte ; je disais qu'elle n'était plus là.
Avant, je ne disais pas qu'elle était morte-née (je ne sais même pas si ça se dit au féminin, d'ailleurs) ; je disais qu'elle était née sans vie.
Je pourrais aussi dire qu'elle a fini de vivre. Comme Ronan.
Car aujourd'hui, je ne vais pas vous parler d'Élise. Enfin, pas tout-à-fait. Je vais vous parler de Ronan.
Mais parler de Ronan, c'est un peu parler d'Élise quand même.
Parce que Ronan a vécu.
Parce que Ronan a une sœur jumelle.
Parce que Ronan est parti trop vite.
Ronan est un petit garçon qui a un grand frère, Yann, et une sœur jumelle, Selma.
Ronan est venu au monde le 14 novembre 2008.
Ronan est mort le 19 janvier 2009. De ce qu'on appelle communément la mort subite du nourrisson.
66 jours avec ses parents, son frère et sa sœur.
Sa maman, Micha, en a fait un récit qu'elle a publié sur son site. Un récit bouleversant, que je voulais partager avec vous, et avec l'autorisation de Micha. En hommage à Ronan et, d'une certaine façon, en ce 18 du mois, en hommage à Élise.
2 - 7 - 29 - 35
Cela faisait déjà un moment que le moral n'allait pas si mal, ça ne pouvait pas durer éternellement !
Depuis quelques jours, ça ne va plus. Plus du tout, même. Des "évènements" qui s'accumulent, des dates qui approchent inexorablement.
Je suis une fille, je tiens un blog de fille, je peux donc parler de trucs de filles : mes règles sont revenues hier. C'est la première fois depuis mon retour de couches le 9 mars et pour moi, en plus de l'effet des hormones sur mes glandes lacrymales, ça veut dire plusieurs choses :
- nos tentatives de conception naturelle ont échoué (oui, nous croyons malgré tout à une nouvelle grossesse sans passer par la case CHU - on nous a tellement rabâché que tout était possible après une FIV) ;
- mes règles, qui portent si mal leur nom, ne sont pas devenues régulières malgré la grossesse (oui, je nourrissais cet espoir secret) ;
- puisqu'elles ne sont pas régulières, ça va être compliqué de cibler le moment pour maximimer nos chances de conception naturelle.
À côté de ça, il y a les sept mois des grumeaux qui approchent.
Sept mois demain qu'Élise est morte. Et elle est toujours aussi morte.
Sept mois après-demain qu'Élise et Gaspard sont nés. Et Élise est toujours aussi absente.
Et puis il y a mon anniversaire la semaine prochaine et celui de mon homme le mois prochain.
Impossible de ne pas repenser à ces mêmes dates en 2013. Elles étaient tombées pile dans la "bonne période" de la grossesse, entre la presque-fin des problèmes du début et ce jour maudit où tout a commencé à basculer, lentement mais sûrement. Tout allait encore bien. On les avait fêtés le cœur léger, en pensant que l'année suivante, on les fêterait à quatre.
Et maintenant nous sommes "l'année suivante" et nous ne sommes pas quatre.
Et comme souvent dans les moments où ça ne va pas, j'ai mon côté maso qui ressort. Alors j'ai décidé de faire notre déclaration de revenus en ligne.
Je sais bien que cela signifie déclarer Élise et Gaspard pour 2013 tout en sachant qu'Élise ne sera plus là pour 2014. Mais c'est toujours différent de le savoir et de le voir. Comme ce "2" si provisoire, si éphémère me fait mal au cœur...
Une jolie robe
Vendredi dernier, je suis sortie prendre un verre en terrasse avec une amie. Avec le soleil qu'il faisait, je me suis fait la réflexion qu'il fallait que je protège la tête de Gaspard. Nous avons donc fait un crochet dans une boutique pour enfants pour y trouver une casquette ou un bob.
J'ai trouvé ce que je cherchais pour Gaspard - et même plus. Je me suis en effet fait plaisir pour cet été car, depuis sa naissance, nous n'avons choisi nous-mêmes que quelques pyjamas et paires de chaussettes : tout ce qu'il porte vient de dons, prêts ou cadeaux !
Quand je me retrouve dans ce genre d'endroit, je prends par ailleurs toujours le soin d'éviter les rayons "petite fille" - c'est encore trop douloureux - mais la boutique était trop petite pour que je ne remarque pas cette jolie petite robe dans laquelle je t'imaginais si bien...
Depuis que tu n'es plus là (as-tu seulement été vraiment là ?), je me suis toujours dit que si quelque chose - un vêtement, un doudou - me plaisait au point de t'imaginer avec, je m'autoriserais à le prendre. Cette robe aurait été la première occasion. Mais je ne l'ai pas fait.
Peut-être parce que je n'étais pas seule.
Peut-être parce que j'ai eu peur que la vendeuse ne me pose des questions auxquelles je n'avais pas envie de répondre.
Peut-être parce que je me suis rendu compte que c'était absurde. Mais ton absence n'est-elle pas ce qu'il y a de plus absurde dans ma vie ?
Peut-être parce que j'ai compris que voir cette robe chez nous, sans petite fille à y glisser, me ferait plus de mal que de bien.
Marmotte 1 - Coq 0
Si certains d'entre vous s'interrogent sur les résultats des croisements animaliers, sachez que, quand Papa Coq rencontre Maman Marmotte, ça donne... un Bébé Marmotte !
Gaspard se couche vers 21h15 et ne se réveille jamais avant 10h30. Il a hérité de moi exactement ce qu'il fallait ! ^^