19 juin 2013

En avant la musique !

Aujourd'hui - et pour la première fois depuis le début de mon arrêt fin février - j'ai ressorti... mon alto !

C'est quoi, un alto ?
C'est comme un violon, mais en un peu plus grand et un peu plus grave (d'une quinte, exactement).

L'idée de lui refrotter les cordes me taraudait depuis un moment mais j'avais la flemme de le sortir de son étui, de chercher les partitions qui me donneraient envie, de l'accorder...

Et puis, à force de lire que les grumeaux commencent à percevoir les sons extérieurs, je me suis dit que c'était le bon moment. Ils ont donc eu droit cette après-midi à une petite sérénade, entre Mendelssohn, Schubert, Paganini, Schumann, Brahms, etc.
Ils ne se sont manifestés ni pendant, ni après : je me dis donc qu'à défaut d'avoir aimé, ils n'ont pas détesté au point de vouloir me faire arrêter :-)

 

Alto
Altiste : Stéphanie Lalizet (Opéra de Rouen)
Photo : David Morganti (http://www.davidmorganti.com/)

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Première séance d'acupuncture

En attendant d'autres nouvelles, d'autres examens, d'autres rendez-vous, il faut bien apprendre à vivre avec ses angoisses et ses questions...

Pour la tête, il y a les séances chez la psychologue. La première a pris la forme d'une prise de contact ; les éventuelles prochaines séances dépendront des résultats et rendez-vous à venir.

Pour le corps et la tête, il y a l'acupuncture. Première séance lundi après-midi, après l'échographie, ce qui n'a donc pas été du luxe. Je n'avais jamais testé ce type de médecine, je ne savais donc pas à quoi m'attendre. Au final, je dirais que la séance s'est composée de 40% de psychologie, 40% de relaxation et 20% d'acupuncture.

Ce sont surtout le discours et l'approche de l'acupunctrice qui m'ont fait du bien. Sans nier notre douleur et la raison qui nous amenait chez elle, elle a su parler de la grossesse et des bébés simplement, comme de n'importe quelle grossesse et de n'importe quels bébés. Alors que, depuis bientôt un mois, nous avons basculé "de l'autre côté de la barrière", elle a su "démédicaliser" la grossesse. Avec les problèmes détectés chez Élise, l'extrême médicalisation de la grossesse est inévitable mais il est bon aussi de savoir redonner du sens à tout ça, de considérer Élise comme son frère, comme un bébé, comme un enfant, comme notre enfant et pas (seulement) comme un bébé malade, comme un "problème", comme une source de doutes et d'angoisses, comme un bébé peut-être condamné...

Après quelques minutes à essayer de nous montrer comment à nouveau penser à cette grossesse "à court terme", pour savoir en profiter et la savourer de la seule façon que l'on aurait dû connaître, l'acupunctrice m'a fait faire quelques exercices de respiration que mon homme et moi pouvons refaire chez nous.
Elle m'a ensuite posé une aiguille au niveau de chaque poignet (pour l'apaisement) et de chaque mollet (pour soutenir le poids - physique ou moral ? - de la grossesse), avant d'entreprendre son travail énergétique en posant ses mains à différents endroits de mon corps (ce que je sentais) ou de faire des mouvements autour de mon corps (que mon mari m'a décrits a posteriori, puisque j'avais les yeux fermés sur le moment).

Je suis un peu sceptique par rapport à toutes ces médecines douces ou parallèles mais je me dis que ça ne peut pas me faire de mal. À l'issue de la séance, les effets physiques étaient à peine perceptibles, même si j'avais l'impression d'être un peu détendue physiquement. Véritable efficacité ou effet placebo, quelle importance, si mon cœur peut être un peu allégé et apaisé ?...

Prochaine séance prévue dans 2 semaines...

Acupuncture

Posté par Tannabelle à 14:21 - - Commentaires [3] - Permalien [#]
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Même si...

Même si l'histoire se terminait bien, je sais que ne serai - et ne suis déjà - plus la même. Parce que chaque grossesse s'accompagne forcément de doutes, d'espoirs et de craintes mais que rares sont les parents (et tant mieux pour les autres) qui ont à affronter de telles angoisses, de telles incertitudes, de telles questions...

Sans rien me reprocher et tout en comprenant que chacun de nous deux gère cette grossesse comme il le peut, mon mari trouve qu'il est un peu tôt pour publier autant de vidéos sur la vie qu'Élise aura peut-être, sur l'éventuelle décision que nous aurons à prendre concernant Élise, sur l'épreuve qui nous attend peut-être, mais au fond de moi, je sais que, quelle que soit l'issue, cette expérience m'aura marquée et restera au mieux une épreuve difficile, au pire une douleur insurmontable. Rien que parce que nous aurons eu à nous poser ces questions, tout cela fait désormais partie de moi, de mon histoire, de notre histoire, de l'histoire de notre famille, quoi qu'il arrive. Et pour cette raison, je pense avoir la légitimité nécessaire pour en parler.

 

Je ne sais pas si les quelques phrases qui suivent m'auraient autant interpellée il y a quelques semaines, peut-être suis-je en train de devenir aigrie, intolérante, égocentrique... Il faut dire que, depuis quelque temps, tout est remis en perspective. Même si je n'étais probablement déjà pas du genre insouciante et inconséquente, mes priorités et mes préoccupations ont changé et peut-être que mon capital "empathie pour les petits bobos et autres futilités" en a pris un coup. Mea culpa.

Dans un reportage sur les rencontres sur Internet : "Je cherche quelqu'un de beau."
Ah oui, c'est vrai, les gens beaux valent plus que les autres...

Sur un forum sur Internet : "Je veux accoucher en clinique pour être sûre d'avoir une chambre toute seule."
Ah oui, c'est vrai, le confort de quelques jours prime sur la santé et la sécurité de son enfant...

Un commentaire sur la photo de la fille d'une amie Facebook : "Toute mimi. Tu dois être sacrement fière d'avoir une si jolie petite poupée."
J'avais oublié qu'on ne peut pas être fier de ses enfants s'ils ne sont pas beaux...

Toujours sur un forum sur Internet : "Je ne veux pas une dizaine d'internes autour de moi quand je serai à la maternité."
Sauf que sans les internes d'aujourd'hui, pas de médecins de demain...

Réflexion